L’hépatite C est une maladie infectieuse transmissible par le sang et due au virus de l’hépatite C (VHC ou HCV en anglais), qui s’attaque au foie1. L’infection se caractérise par une inflammation du foie (l’hépatite) qui est souvent asymptomatique, mais qui peut évoluer vers une hépatite chronique et plus tard une cirrhose (fibrose cicatricielle du foie) et un cancer du foie.
Le virus de l’hépatite C (VHC) se transmet par contact de sang à sang. Il n’existe aucun vaccin disponible contre l’hépatite C. Les symptômes de l’infection peuvent être contrôlés médicalement et, chez une certaine proportion des patients, le virus peut être rendu indétectable par l’administration de médicaments anti-viraux au long cours. Bien que la prise en charge médicale précoce soit utile, les personnes atteintes d’une infection par le VHC ne présentent souvent que des symptômes bénins et, par conséquent, ne sont pas demandeuses d’un traitement1. On estime que 150 à 200 millions de personnes dans le monde sont infectées par le virus de l’hépatite C essentiellement par la transfusion de sang qui n’a pas été soumis à un dépistage et la réutilisation d’aiguilles et de seringues non stériles2. Le virus de l’hépatite C est l’un des six virus connus de l’hépatite virale: A, B, C, D, E, G.
170 millions de personnes sont atteintes d’hépatite C chronique dans le monde, dont 237 000 en France. On enregistre entre 2 700 et 4 400 nouvelles contaminations et 2 600 décès par an en France3.
Comment le virus Hépatite C se transmet ?
La contamination par le virus de l’hépatite C se produit principalement par contact avec le sang d’une personne infectée. Cette situation peut se produire dans certaines situations.
Par transfusion
Grâce à l’instauration de la loi sur le dépistage obligatoire des dons de sang depuis 1990, le risque de contamination par transfusion est inférieur à 5 pour un million. Depuis 1992, un test de dépistage du virus de l’hépatite C a réduit considérablement ce risque. Enfin en 2001, la recherche du génome du virus rend les contaminations exceptionnelles. Cependant, du fait de la durée d’incubation longue de l’hépatite C, l’infection par transfusion représente encore entre 20 et 40 % des cas de séropositivité. Mais souvent les personnes ignorent qu’elles ont été transfusées. L’administration de produits sanguins peut avoir lieu lors d’une greffe, d’une intervention chirurgicale importante, d’une hospitalisation en réanimation, d’une hémorragie digestive, d’un accouchement compliqué, de soins en néonatalogie, etc.
Les signes de la maladie
L’infection par le virus de l’hépatite C débute par une période d’incubation silencieuse d’une durée variable qui serait fonction de la quantité de virus transmise. Elle est en moyenne de 2 mois. Après cette période, l’infection se manifeste par une hépatite aiguë dans 10 à 20 % des cas. Celle-ci dure environ 3 mois et se caractérise par de la fatigue, des troubles digestifs, une douleur au foie et éventuellement une jaunisse. Cette hépatite aiguë peut être plus ou moins sévère et l’existence d’une hépatite fulminante comme pour l’hépatite A et B n’est reconnue par tous.
La consultation
Sur la base des symptômes décrits ci-dessus, le médecin va palper votre foie pour vérifier qu’il est bien l’organe atteint. A ce stade, l’observation oriente son diagnostic vers une hépatite. Son interrogatoire lui permettra d’envisager quel type d’hépatite : virale, médicamenteuse, alcoolique, etc. Ensuite, seuls des examens complémentaires permettront de vérifier qu’il s’agit bien d’une hépatite C.
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Par toxicomanie intraveineuse
70 % des nouveaux cas d’hépatite C concernent des toxicomanes. Si l’utilisation de seringues à usage unique permet de réduire ce mode de contamination, la transmission est également possible à partir du petit matériel de préparation : petites cuillères, coton, paille pour sniffer…
Contamination en milieu hospitalier – infections nosocomiales
Des cas de contamination en milieu hospitalier ont été recensés ; ils sont le fait de transmissions de virus entre équipes soignantes et malades lors de la réalisation d’actes médicaux (par piqûre, exposition répétées à des sécrétions comprenant des virus…). Cependant, il est aisé de prévenir ces risques grâce à des mesures d’hygiène strictes. La généralisation des instruments médicaux à usage unique a considérablement réduit ce risque. Cependant, une évaluation des pratiques professionnelles comme l’endoscopie, de dentisterie, stomatologie, biopsie… sera lancée dès mars 2002. Enfin, « la question des professionnels de santé porteurs chroniques du virus des hépatites B et C et les risques de transmission aux malades devra être approfondie » selon les termes du Ministre Bernard Kouchner.
Transmission sexuelle
Le VHC n’est pas trouvé dans les urines, les selles et les sécrétions vaginales. Cependant, on le retrouve de manière aléatoire dans la salive et le sperme. Ainsi, la transmission par voie sexuelle reste aujourd’hui exceptionnelle qu’il s’agisse de rapports hétérosexuels ou homosexuels. Cependant, elle semble augmenter si les rapports ont lieu à l’occasion des règles ou en cas d’infections génitales ou de lésions des organes sexuels.
Transmission de la mère à l’enfant
La transmission de la mère à l’enfant est estimée à 5 %. On estime aujourd’hui qu’elle se produit très probablement au cours de l’accouchement.
Tatouage et piercing
L’utilisation de matériel insuffisamment stérilisé lors de séance de piercing, de tatouage ou d’acupuncture peut également être un facteur de transmission. La campagne d’information lancée par le Comité Français d’Education pour la santé en juin 2001 avait attiré l’attention sur ces pratiques.
Modes de transmission inconnus
Dans 20 à 40 % des cas, les modes de contamination restent inconnus (causes multiples, contamination ancienne…).